Connaître son « pourquoi »

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Tant de choses peuvent présider au désir de se lancer dans une discipline artistique. Mais en principe, on espère un résultat. Apprendre à faire des photos comme ceci ou cela, apprendre à dessiner ce que l’on voit, apprendre à peindre des fleurs… Il y a ce fil tendu entre le nous de maintenant qui ignore, et le nous du futur qui sait, lui, qui est capable de

Oui, ouiiiiiiiii, d’accord, le résultat, ce n’est pas ça qui compte. Mais on y reste tout de même un peu attaché. Et ce n’est pas moi qui vais vous dire le contraire : je suis accro au résultat. J’adore apprendre. Et j’adore pouvoir mesurer mes progrès, me dire « tiens, ça, il y a six mois, je ne savais pas le faire et maintenant ça me semble facile ».

Pourtant, si attachée que je soies à la notion de progrès et de résultat concret, tangible, mesurable… je crois aussi que ça ne suffit pas. Nous avons aussi besoin d’un pourquoi.

Le truc merveilleux du pourquoi c’est qu’il peut se passer de compétences, lui. On peut ne rien connaître à la peinture et trouver une joie surhumaine à manipuler des couleurs, même si le résultat est moche comme tout. On peut ne pas savoir écrire et passer des heures à, simplement, assembler des mots pour le plaisir de les entendre sonner, même si à la fin ça ne veut rien dire du tout. On peut ne rien connaître à la musique, avoir la voix la plus quelconque du monde et passer tout son temps à chantonner. Parce quelque chose de supérieur nous pousse à le faire. 

Ce pourquoi, c’est cette force – que nous ne savons pas toujours nommer – qui nous met en mouvement. Ou même simplement « en désir de ».

C’est quoi votre pourquoi, à vous ? 

Vous savez, je vous pose la question, mais je ne sais pas si c’est réellement important, de connaître intimement son pourquoi. Peut-être que c’est quelque chose qui n’a pas besoin d’être analysé ou décortiqué par tout le monde et qu’on peut passer sa vie à observer ce petit moteur créatif se mettre en marche sans avoir envie de s’intéresser aux rouages dont il est constitué. Je suis certaine que certains artistes considèrent comme vital de préserver l’épaisseur du mystère qui nimbe leur force créative.

Moi ? Non. Moi je suis du côté des mots.

Nommer me semble être l’un des actes qui nous rapprochent le plus de la vérité. J’ai besoin de mettre des mots sur ce qui me traverse. Et d’ailleurs, quand j’ai enfin eu le sentiment de mettre les bons mots sur mon pourquoi, ça m’a donné le sentiment qu’il existait vraiment. Mon moteur créatif à moi se nomme : Emerveillement.

Quand j’ai compris cela, que l’essentiel de mon travail – probablement jusqu’à la fin de ma vie – tournerait autour de cette question : comment cultiver l’étonnement chaque jour de sa vie, comment muscler sa capacité à voir et à partager de qui nous émerveille, le transmettre à travers ce que je fais, que ce soit mes livres, mes peintures ou mes formations présentes et à venir. Quand j’ai compris cela, j’ai vraiment eu le sentiment que le chemin sortait enfin de sa brume.

C’est pourquoi cette question je vous la pose aussi.

Et vous ? C’est quoi, votre pourquoi ?

10 juin - Etonnant

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Clairement la photo ne rend pas justice aux couleurs incroyables de cette plante. C’est donc sur cet aspect que je décide de me concentrer.

après

Ici, j’ai renforcé les couleurs, mais pas seulement : les contrastes aussi, pour mieux mettre en valeur les motifs en dentelle des marges des feuilles.

Pour illustrer le thème de demain – étonnant – qui m’a amenée à réfléchir à cette question de la place de l’étonnement dans le mouvement créatif, c’est cette photo de végétal au nom inconnu* qui m’est immédiatement venue à l’esprit. Ce moment de « Oh mais dis donc, c’est fou cette plante, regarde, oh là là mais tu as vu ces couleurs? Et la manière dont le violet se change en vert ? Et ces dentelles !! ? » qui nous force à nous arrêter un moment et prendre le temps d’observer vraiment.

Cette photo est toute simple, mais elle est l’un des milliers de témoins de mon travail d’émerveillement. Elle compte.

À demain pour une nouvelle lettre ! C’est le courrier de l’une d’entre vous qui me l’a inspirée. Alors j’espère doublement qu’elle vous plaira.

Anne-Solange

PS : J‘imagine que cela appartient à la même famille que le chou kale car ça y ressemble énormément, mais comme il était utilisé ici comme plante d’ornement, je crois que je n’ai même pas imaginé qu’il puisse être comestible :)

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